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Usages numériques en France : moins d’équipements achetés, mais plus utilisés

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Actualité en 480p

La quatrième édition du rapport du Pôle numérique Arcep-Arcom sur les usages du numérique en France a été publiée lundi. Il dresse un état des lieux des habitudes de consommation et des équipements utilisés, comme de leur consommation et de leur empreinte environnementale. La plupart des usages progressent légèrement, d’autres se stabilisent et on peut voir l’amorce d’une réflexion environnementale sur la consommation du numérique en France.

Une généralisation de la fibre et de la 5G

Sans surprise, les déploiements de la fibre et de la 5G avancent, développant progressivement les usages qui vont avec. Sur l’internet fixe notamment, la croissance de 2022 à 2023 a été portée exclusivement par la fibre. Celle-ci représente 66 % (en hausse de 9 points) des abonnements aux haut et très haut débits, soit 21,4 millions sur 32,3 millions. 76 % de ces abonnements (24,6 millions) sont couplés à un service audiovisuel.

Cette croissance de la fibre se retrouve dans la couverture des locaux. Le rapport mentionne ainsi un total de 44,1 millions de locaux en France, dont 90 % (39,8 millions) raccordables au très haut débit (au moins 30 Mb/s), soit une progression de 5 points sur un an. 38 millions de ces locaux sont raccordables au FttH, soit 86 %, en augmentation de 7 points sur un an.

Cette part croissante du FttH se fait au détriment de toutes les autres technologies : câble, VDSL2 et 4G fixe.

Sur la 5G, le nombre de sites augmente rapidement, mais la route est plus longue que pour la fibre. En France métropolitaine, on comptait ainsi 49 600 sites au 31 décembre 2023, contre 330 seulement en outre-mer. L’Arcep a curieusement donné des chiffres plus récents la semaine dernière, puisque issus du premier trimestre 2024. Le nombre de sites 5G y était de 52 194, avec des évolutions notables depuis fin 2023, avec 818 sites ouverts par Bouygues Telecom, même si Free reste loin devant ses concurrents pour l’instant.

Un nombre toujours plus important d’équipements à la maison

Le téléviseur et le smartphone sont très largement en tête des équipements dans les foyers. Le premier atteint les 90 % de pénétration, mais c’est une part stable, évoluant très peu depuis des années (une très légère tendance à la baisse). Constat identique pour l’ordinateur, avec 86,9 %, très stable.

Le smartphone, lui aussi, constitue désormais un marché mature. 89,1 % des foyers en possèdent au moins un, contre 89 % l’année précédente et 84,9 % fin 2021. Signe d’ailleurs de ce marché mature et que l’Arcep et l’Arcom avaient déjà noté en mars, les ventes de smartphones neufs ont baissé en 2023.

Le nouveau rapport tient cependant compte d’un plus grand nombre d’appareils, dont les casques de réalité virtuelle. 7% des individus d’au moins 12 ans en possèdent un actuellement et 21 % disent en avoir déjà utilisé. Pour cette même population, 37 % possèdent au moins un objet connecté, 23 % un équipement relatif à la santé (une montre connectée le plus souvent) et 29 % une enceinte connectée.

En termes d’utilisation, le smartphone reste bien sûr très largement en tête. Pour 76 % de la population âgée d’au moins 12 ans, il est l’équipement privilégié pour accéder à internet, en augmentation d’un point sur un an. L’usage de l’ordinateur continue de chuter avec 58 %, en baisse de 4 points sur un an. Le rapport signale cependant que ce niveau reste supérieur à celui d’avant la crise sanitaire.

Un nombre d’internautes stable, mais un e-commerce en recul

En France, 91 % des personnes âgées d’au moins 12 ans sont des internautes. C’est la troisième année que ce chiffre se maintient. Sur cette proportion, 82 % ont un usage quotidien d’internet, là encore un chiffre stable.

Les usages s’intensifient en revanche. Ainsi, le trafic entrant à l’interconnexion vers les principaux fournisseurs d’accès a atteint 43,2 Tb/s fin 2022, en augmentation de 21 % sur un an. Chiffres que l’on connaissait déjà depuis un an. 54 % de ce trafic provenaient de cinq acteurs majeurs : Netflix, Google, Akamai, Meta et Amazon. Apple et Microsoft, les deux autres GAFAM, ne représentaient respectivement que 1,3 et 1 % du trafic.

Dans le domaine du e-commerce en revanche, la tendance est à la baisse. La proportion d’achats en ligne s’établissait ainsi à 80 % fin 2023, contre 84 % l’année précédente. Une chute importante, mais un niveau restant largement supérieur à celui d’avant la crise. Entre 2019 et 2020, la part avait bondi en effet de 71 à 82 %.

Sur smartphone, tous les usages progressent

Le smartphone étant devenu depuis longtemps le compagnon numérique du quotidien, c’est sans surprise que l’Arcep et l’Arcom constatent une augmentation de presque tous les usages sur ce type d’appareil. 85 % des personnes en ayant un s’en servent ainsi pour consulter internet (+3 points), 80 % pour envoyer des messages via des applications (+1 point) et 73 % pour téléphoner via des applications (+4 points).

En matière de temps passé sur des applications, Google, les réseaux sociaux et les messageries règnent en maîtres. Toutes les applications concernées ont vu leur utilisation grimper. Au point qu’en 2023, les Français ont passé 2h24 par jour en moyenne sur des sites et applications connectées. Une évolution de 6 minutes sur un an et de 50 minutes sur 5 ans.

Les réseaux sociaux figurent en bonne place de ces usages. 47 % de la population les consultent quotidiennement. 34 % des personnes interrogées indiquent y obtenir des informations qu’elles ne trouvent pas ailleurs, 25 % disent préférer les formats proposés, 24 % sont sûres d’y trouver des informations intéressantes et 23 % louent la liberté d’expression des réseaux.

Evolution de la fréquentation, en visiteurs uniques par mois

La presse numérique gagne des lecteurs réguliers

Les réseaux sociaux ne sont pas la seule source d’information. 60 % des personnes interrogées disent ainsi lire régulièrement la presse en ligne, une évolution de 4 points sur 3 ans.

Plus précisément, entre 2020 et 2023, la part des individus consultant des sources purement en ligne (pure players, dont fait partie Next.ink) est passée de 13 à 23 %. La part du papier, comprenant les journaux exclusivement papier et les médias étant sur les deux créneaux, a fondu pour passer de 63 à 52 %. Pour ceux exclusivement papier, la part a chuté de 20 à 15 %.

Le prix, l’accès aux contenus écrits, l’instantanéité de l’information, le confort de lecture et l’accès aux contenus additionnels sont cités parmi les principaux facteurs de motivation.

Télévision en direct ou vidéo à la demande ?

Au risque de surprendre, l’accès à la télévision en direct reste le premier usage de 61 % des personnes possédant un téléviseur connecté. En revanche, la durée d’écoute individuelle (DEI) quotidienne baisse pour toutes les tranches d’âge, bien que plus rapidement chez les adolescents et jeunes adultes.

De son côté, la pénétration des services de la vidéo à la demande se stabilise après plusieurs années de forte progression. Entre 2019 et 2022, elle était ainsi passée de 36 à 55 %. En 2023, elle avait à peine bougé : 56 %. Le nombre moyen d’utilisateurs quotidien enregistre cependant une petite baisse, à 16,5 %, contre 17,5 % un an plus tôt. 87 % des personnes entre 18 et 24 ans possèdent au moins un abonnement.

Indicateur intéressant, le pourcentage des foyers disposant d’au moins un abonnement évolue fortement en fonction du nombre de personnes qui le composent. Ainsi de 34 % pour ceux d’une seule personne, on grimpe à 70 % pour des foyers de trois personnes et même 74 % pour ceux de quatre personnes. On redescend ensuite à 71 % pour les foyers de cinq personnes et plus.

Netflix reste en tête dans ce domaine, mais son monopole est remis en question. Sa part est ainsi passée de 54 à 52 % en un. Le rapport pointe un important recul de 10 points chez les moins de 50 ans, au profit surtout de Disney+ et Prime Video.

Croissance des usages, croissance des émissions de gaz à effet de serre

C’est sans surprise que le nouveau rapport établit une corrélation directe entre l’intensification des usages numériques et leur empreinte environnementale.  Les émissions de gaz à effet de serre des opérateurs télécoms se sont établies à 382 000 téqCO2 (tonnes équivalent CO2) en 2022, soit une augmentation de 2 %, comme l’année précédente, après deux ans de baisse.

Il s’agit là encore des mêmes chiffres que ceux donnés dans le troisième rapport pour le numérique soutenable. Un constat qui s’étend aux fabricants de terminaux, prenant en compte leurs émissions directes et indirectes. Ce rapport, que nous vous invitons à lire, pointait également la consommation importante des box internet et décodeurs TV. On pouvait notamment y voir un lien entre l’année de construction des appareils et leur consommation, y compris en veille : en moyenne, plus ils sont récents, moins ils consomment. Sans compter l’apparition de modes de fonctionnement comme la veille profonde.

Plus d’équipements dans les foyers, mais pas toujours utilisés

Le rapport note une baisse des ventes pour de nombreux appareils numériques. Des chutes de quelques pourcents peuvent être observées pour les smartphones, les écrans d’ordinateurs ou encore les téléviseurs, mais elles sont plus importantes pour les tablettes (-13 %) et surtout les ordinateurs portables (-22 %) en 2022.

Cependant, ce qui devrait entrainer une baisse concordante de l’empreinte du numérique est compensé par une augmentation de la taille des écrans. En outre, le rapport indique que plus de 20 % des équipements numériques des foyers français sont inutilisés. Ils pourraient alimenter les filières de reconditionnement et de recyclage.

Des actions en faveur de l’environnement, mais pas de reconditionné

Le rapport note une évolution des mentalités face à la consommation générale du numérique. Huit internautes sur dix accompliraient ainsi au moins une action qu’ils jugent utile pour réduire leur empreinte. La limitation des équipements, de leur consommation et l’augmentation de la durée de vie des équipements sont les principaux objectifs.

Face aux smartphones reconditionnés en revanche, l’engouement peine à décoller. Seuls 13 % des personnes interrogées trouveraient ce type d’achat utile, mais 28 % auraient déclaré le faire.

Si le rapport ne l’aborde pas, l’impact positif sur le porte-monnaie est probablement l’un des effets recherchés de ces actions personnelles. La prolongation de la durée de vie – par exemple en ne laissant pas les équipements numériques en charge – limite d’autant le rachat de nouveaux appareils. Même chose pour la veille profonde, qui réduit la consommation d’énergie, donc la facture.

Plus généralement, les actions citées vont dans le sens d’une réflexion sur les usages numériques et leur impact.


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