En septembre 2023, quatre joueurs du Real Madrid, issus de l’équipe de réserve et du centre de formation du club madrilène, étaient arrêtés pour la diffusion d’une vidéo à caractère sexuel d’une jeune fille mineure.
En pratique, les quatre hommes âgés de 20 à 21 ans se sont retrouvés dans un club des îles Canaries avec deux jeunes filles, l’une de 16 ans, l’autre de 18. Sans leur demander leur accord, ils ont filmé des rapports sexuels consentis, puis ont diffusé la vidéo « largement », selon El Confidencial.
Un an plus tard, le média espagnol diffuse une partie des messages échangés entre les quatre hommes et en dehors de leur cercle.
Ces derniers permettent de constater que Juan Rodriguez Lima, qui a commencé par partager la vidéo dans un groupe WhatsApp de 12 personnes, était parfaitement conscient de l’âge de la plus jeune. Au fil d’autres discussions, outre insulter les jeunes filles, il a répété à plusieurs reprises que la plus jeune « n’avait pas fêté ses 17 ans » ou « était une « 06 » » (pour 2006, son année de naissance).
Dans divers cas, les quatre hommes ont partagé les vidéos dans des discussions directes avec des ami(e)s, se vantant souvent du traitement qu’ils avaient fait subir aux jeunes filles, et notamment de les avoir frappées.
À l’exception d’un homme se déclarant mal à l’aise et de deux femmes se déclarant « flippées » au milieu de leurs rires, rares ont été les interlocuteurs des joueurs qui leur ont reproché leur comportement, même quand l’un d’eux s’est targué de ne jamais utiliser de préservatif.
Dans la plupart des cas, les messages se sont concentrés sur la critique ou l’insulte des jeunes filles concernées.
De fait, les échanges illustrent autant la banalité de la misogynie que la difficile considération accordée aux victimes de diffusion non consentie d’images à caractère sexuel, quand bien même l’effet de ces diffusions est largement documenté.