L'école des bans
La Direction des affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice vient de publier une circulaire relative au renforcement de la lutte contre le harcèlement scolaire. Les élèves reconnus coupables de cyberharcèlement pourront désormais faire l’objet d’un « bannissement numérique » du réseau social ayant servi au délit « pendant 6 mois, et 1 an en cas de récidive ».
En février dernier, le ministère de l’Éducation nationale publiait une circulaire faisant de la lutte contre le harcèlement à l’école « une priorité absolue ». Abrogeant une précédente circulaire relative à la prévention et à la lutte contre le harcèlement à l’École datant de 2013, elle commençait par rappeler que « la réussite des élèves et leur confiance en eux, au cœur de la mission d’instruction de l’École, ont pour corollaire leur protection et leur sécurité au sein de l’enceinte scolaire ».
Une seconde circulaire, émanant cette fois de la Direction des affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice, vient d’être publiée au Bulletin Officiel ce 3 septembre, au lendemain de la rentrée scolaire.
Elle relève pour sa part que le harcèlement scolaire, « qu’il s’exerce dans l’espace scolaire ou par le biais des réseaux sociaux, emporte des conséquences délétères sur les victimes, tant sur le plan de leur scolarité que sur celui de leur développement psycho-affectif ou de leur santé physique ou psychique » :
« Il envahit la sphère privée de la victime qui subit, de manière répétée, moqueries, propos insultants, haineux voire discriminatoires, ou violences physiques, verbales ou psychologiques. »
La précision est d’autant plus notable que si la circulaire de février évoquait certes le « Safer Internet Day », elle ne mentionnait nullement les réseaux sociaux, pas plus que la sphère privée des élèves, se bornant à évoquer une « politique de prévention et de détection du harcèlement à l’échelle de l’école ou de l’établissement ».
Confiscation du portable et exclusion du réseau social
A contrario, le Plan interministériel de lutte contre le harcèlement à l’École, présenté le 27 septembre 2023, relevait qu’ « un collégien sur cinq a été victime d’au moins un acte de cyberviolence de façon répétée », et que, « de plus en plus fréquent, le cyberharcèlement impacte la vie des élèves et des établissements, il se déroule souvent sur les réseaux sociaux hors temps scolaire » :