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Pavel Durov sort de son silence, Telegram revoit (discrètement) ses règles de modération

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Pavel Durov sort de son silence, Telegram revoit (discrètement) ses règles de modération

« Je me suis fixé comme objectif de veiller à ce que nous améliorions considérablement les choses », écrit Pavel Durov dans un message posté sur Telegram, où il conteste cela dit le fait d’être « personnellement » responsable de ce dont la messagerie est accusée. Sa FAQ a d’ailleurs été discrètement mise à jour, afin d’améliorer la prise en compte des signalements d’abus.

Fin août, Pavel Durov (co-fondateur et CEO de Telegram) était arrêté en France à la descente de son avion. Après quatre jours de garde à vue, il était mis en examen avec une interdiction de quitter le territoire.

Si la messagerie s’était rapidement fendue d’un message pour expliquer que « Telegram se conforme aux lois européennes » et que « Pavel Durov n’a rien à cacher », le principal intéressé ne s’était pas exprimé. C’est désormais chose faite, via Telegram évidemment.

Pavel Durov répond aux accusations

Dans un long message, il revient sur les accusations qui lui sont faites : « On m’a dit que je pouvais être personnellement responsable de l’utilisation illégale de Telegram faite par d’autres, car les autorités françaises n’ont pas reçu de réponses de Telegram ».

Pour lui, cette approche est « surprenante pour plusieurs raisons », qu’il détaille dans un long argumentaire :

« Telegram a un représentant officiel dans l’Union européenne qui reçoit et répond aux demandes. Son adresse e-mail était publiquement accessible à toute personne dans l’UE qui cherchait sur Google « Telegram EU address for law enforcement ».
Les autorités françaises ont eu de nombreux moyens de me contacter pour demander de l’aide. En tant que citoyen français, j’étais fréquemment au consulat de France à Dubaï. Il y a quelque temps, suite à une demande, je les ai personnellement aidés à mettre en place un support téléphonique avec Telegram pour faire face à la menace terroriste en France.
Si un pays n’est pas satisfait d’un service Internet, la pratique courante est d’intenter une action en justice contre le service lui-même. Utiliser des lois de l’ère pré-smartphone pour accuser un patron de crimes commis par des tiers sur la plateforme qu’il gère est une mauvaise approche ».

Concernant la France, la situation est compliquée vue de l’extérieur. D’un côté, il aurait ouvert un canal de communication officiel avec la DGSI dans le cadre de la lutte antiterroriste. Mais d’après Le Canard, et contrairement à sa ligne de défense, il n’aurait pas aidé le renseignement français à déjouer des attentats.

Confidentialité vs sécurité

Il parle ensuite de la difficulté de trouver un équilibre entre confidentialité et sécurité, ainsi qu’entre les différentes législations locales (une manière de pointer la singularité de l’Union européenne avec les RGPD, DSA et DMA). « En tant que plateforme, vous voulez que vos processus soient cohérents au niveau mondial », explique-t-il.

Il affirme être prêt à collaborer « pour trouver le bon équilibre », mais ajoute rapidement qu’il restera fidèle à ses principes. Et si les divergences sont trop importantes, il se dit « prêt à quitter ce pays » car « nous ne le faisons pas pour l’argent ». Il cite l’exemple de la Russie ou Telegram était interdite pendant un temps, avant de revenir, et de l’Iran.

Il veut tordre le cou aux « affirmations de certains médias selon lesquelles Telegram est une sorte de paradis anarchique […] Chaque jour, nous supprimons des millions de messages et de chaînes nuisibles ». Il n’en reste pas moins que Telegram est connu pour abriter ce genre de discussion, mais aussi pour prendre parfois trop de temps à répondre aux demandes, comme le regrettait la Ligue professionnelle de football.

Son argumentaire continue. Telegram publie des rapports de transparence (il cite deux exemples ici ou ) et dispose de « lignes d’assistance directes avec les ONG pour traiter plus rapidement les demandes de modération urgentes ».

Il affirme néanmoins être conscient que Telegram doit faire mieux et va s’y employer :

« L’augmentation soudaine du nombre d’utilisateurs de Telegram (950 millions) a causé des difficultés de croissance qui ont facilité l’abus de notre plateforme par les criminels. C’est pourquoi je me suis fixé comme objectif de veiller à ce que nous améliorions considérablement les choses à cet égard. Nous avons déjà entamé en interne, et je vous donnerai très bientôt plus de détails sur nos progrès ».

Telegram change discrètement sa FAQ sur les signalements

Du changement, il y en a déjà dans la FAQ de Telegram, mais uniquement sur la version en anglais pour l’instant. Aucune annonce officielle n’a été faite pour le moment sur ce sujet.

À la question « Il y a du contenu illégal sur Telegram. Comment puis-je le faire retirer ? », la réponse est désormais : « Toutes les applications Telegram disposent de boutons « Signaler’ qui vous permettent de signaler du contenu illégal à nos modérateurs, en quelques clics seulement ». La plateforme met aussi en avant son adresse email abuse@telegram.org.

Auparavant (via WebArchive), et comme nous l’avions d’ailleurs souligné, le message était : « Tous les échanges et groupes sur Telegram restent privés entre leurs participants. Nous ne traitons pas les requêtes qui y sont liées », c’est d’ailleurs toujours celui de la version française.

« Mais les lots d’autocollants, les canaux et les bots sur Telegram sont accessibles publiquement. Si vous trouvez des lots d’autocollants ou des bots sur Telegram qui vous semblent illégaux, veuillez nous contacter à abuse@telegram.org », ajoutait la messagerie.

Ce passage est supprimé puisque désormais les signalements concernent l’ensemble des contenus (capture d’écran faite le 6 septembre à 7h30) :


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