Here we go again

Réunis à Londres récemment, les chefs de police de toute l’Europe se sont prononcés officiellement contre le chiffrement de bout en bout (E2EE, End to End Encryption) généralisé. Selon Europol, le danger s’est déplacé de la rue vers la maison et les entreprises technologiques n’ont pas conscience des risques.
Le chiffrement de bout en bout fait régulièrement l’objet de frondes. Le discours est toujours le même : il rend plus complexe le travail des forces de l’ordre, ralentirait la lutte contre la pédocriminalité, bloquerait les enquêtes et permettrait à des groupes criminels de prospérer en se mettant à l’abris des regards.
Plusieurs gouvernements – y compris en France (ici et là) ou ailleurs en Europe – ont affiché leur intention initiale d’affaiblir ce type de chiffrement, notamment dans l’idée d’y inclure des portes dérobées. Le raisonnement était simple : laisser les forces de l’ordre libres de faire leur travail en employant ces portes quand il le faut, si besoin avec un mandat dûment délivré par un juge.
Jusqu’à présent, tous ces projets – notamment au Royaume-Uni et plusieurs fois aux États-Unis (ici et là) – ont échoué, en se brisant sur un ou plusieurs écueils (nous y reviendrons). Cette fois cependant, il ne s’agit pas d’un seul État, mais d’Europol et d’une réunion ayant rassemblé 32 pays.