TAIwannabee made in USA
La guerre des semi-conducteurs continue de dérouler sa partition, avec l’annonce d’une troisième usine aux États-Unis. L’enjeu est hautement stratégique pour les Américains, qui veulent se détacher de la Chine, mais les usines ne sont qu’une partie du problème. L’Europe se retrouve entre les deux et tente, elle aussi, d’assoir sa souveraineté.
La guerre froide des semi-conducteurs
Ces derniers mois, on a eu droit à une valse d’annonces tous azimuts autour des semi-conducteurs. La Chine a restreint des exportations sur des matériaux critiques (utilisés pour la fabrication des puces), les États-Unis bloquent les exportations de puces vers la Chine et, plus récemment, la Chine a banni AMD, Intel et Windows de ses administrations. Et on ne parle même pas du bannissement de Huawei et ZTE pour des raisons de sécurité nationale.
Et, l’Europe dans tout cela ? La Commission européenne s’inquiète et brandissait l’année dernière le spectre d’une possible action devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). De leur côté, les Pays-Bas ont mis en place des restrictions sur l’exportation de semi-conducteurs vers certains pays, même si la Chine n’était pas explicitement nommée. La mesure concerne principalement ASML, leader (néerlandais) dans la production de machines servant à la fabrication de processeurs. En février 2023, l’un de ses employés en Chine lui avait dérobé des « informations sensibles ».
C’est dans ce climat tendu que le département du commerce états-unien a annoncé lundi qu’il accorderait à Taiwan Semiconductor Manufacturing Co (TSMC) une subvention de 6,6 milliards de dollars pour la production de semi-conducteurs avancés à Phoenix, en Arizona « et jusqu’à 5 milliards de dollars sous forme de prêts gouvernementaux à faible taux d’intérêt », précise l’agence Reuters.