La garde à vue du cofondateur et patron de la messagerie Telegram s’est terminée aujourd’hui en début d’après-midi, au bout des 96 heures possibles. Il a été transféré à la justice pour être interrogé, qui devait alors décider de la suite des opérations. Le tribunal judiciaire de Paris annonce sa mise en examen pour « l’ensemble des infractions visées au réquisitoire introductif ». Il lui est reproché pas moins de 12 chefs d’accusation.
« Il a été placé sous contrôle judiciaire avec notamment l’obligation de remettre un cautionnement de cinq millions d’euros, l’obligation de pointer au commissariat deux fois par semaine, et l’interdiction de quitter le territoire français », précise le communiqué du Parquet de Paris partagé sur LinkedIn, et relayé par plusieurs comptes sur X. Il doit donc rester en France avec un contrôle strict pendant le reste de la procédure.
Pavel Durov été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire avec notamment l'obligation de remettre un cautionnement de 5 millions d'euros, l'obligation de pointer au commissariat deux fois par semaine, et l'interdiction de quitter le territoire français. #telegram pic.twitter.com/ff6ZGYsHLW
— Éric Bothorel (@ebothorel) August 28, 2024
Le parquet précise que l’application Telegram apparait « dans de multiples dossiers portant sur différentes infractions (pédocriminalité, trafics, haine en ligne) », avec une « quasi-totale absence de réponse » aux réquisitions judiciaires, ce qui semble d’ailleurs être le cœur du problème. D’autant que, dans son communiqué, le tribunal ajoute que d’autres services français et européens partenaires au sein d’Eurojust, « notamment belges, ont partagé le même constat ».
L’enquête préliminaire avait pour rappel débuté en février de cette année, puis une information judiciaire était ouverte le 8 juillet. « L’enquête, confiée au C3N de la Gendarmerie Nationale et à l’ONAF, Office National Anti-Fraude des douanes, se poursuit sous la direction des juges d’instruction », ajoute le parquet de Paris.
Cet après-midi, l’AFP expliquait que le patron de Telegram « est également visé par une enquête pour des violences graves sur un de ses enfants à Paris », et POLITICO qu’il aurait fait l’objet d’un mandat de recherche pour avoir refusé d’identifier un violeur d’enfant.